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Agriculture durable : alternative réaliste au modèle intensif

Lors de débats publics, on entend souvent les détracteurs de l’agriculture durable ou biologique insister sur son incapacité à nourrir l’humanité, la généraliser serait un peu comme retourner à l’âge de pierre agricole. Les études disponibles, non pas celles réalisés par nos amis les géants de l’agroalimentaire (Cargill, Monsanto, Syngenta and co), mais les travaux indépendants démontrent que l’agriculture biologique a en moyenne des rendements similaires voire plus élevés dans certains cas à la culture intensive et OGM.

Autre chose étonnante, personne ne cite le rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization) qui chiffre à 1,3 milliards de tonnes les pertes et le gaspillage de nourriture chaque année. Cela représente un tiers de la production mondiale. Quand on arrive à un tel résultat, on peut se poser des questions sur le bien-fondé de notre modèle agricole, d’autant plus que des alternatives durables existent et se développent un peu partout dans le monde.

 

Associer agriculture et environnement avec l’agroécologie

 

Cette technique s’inspire des écosystèmes présents dans la nature et de la complémentarité entre les espèces. Au lieu de faire pousser des monocultures, les agriculteurs pratiquant l’agro-écologie multiplie les types de plantes sur leurs parcelles.

Ils essayent également de limiter au maximum le travail de la terre pour laisser se développer l’humus. Composé de matières organiques en décomposition, il regorge de nutriments et retient mieux l’eau comparé à la terre d’un champ cultivée de manière classique. Dans le documentaire « Les Moissons du Futur » de Marie-Monique Robin, on voit un agriculteur allemand pratiquant l’agroécologie depuis plusieurs décennies. Le couvert végétal composé de seigle et de trèfles est permanent sur ses parcelles de soja. Quand vient le moment de semer, l’agriculteur coupe le couvert végétal et le laisse à même le sol, puis y dépose directement les graines, tout cela avec des machines modernes.

 

Avec l’agriculture durable, comment se débarrasser des insectes parasites ?

 

Le Push-Pull fait partie des solutions reposant sur l’étude des interactions entre plantes et insectes. C’est un moyen de lutte biologique utilisé avec succès par de nombreux paysans africains sur leurs cultures de maïs.

pyrale maïs

Pyrale du maïs dévorant l’intérieur de la plante.

Le principe est simple : on plante une herbe répulsive entre les plants de culture, une variété de légumineuse appelée Desmodium, qui va repousser la pyrale du maïs hors du champ.

agroécologie

Champ de maïs utilisant la technique Push-Pull – Photo : push-pull.net

 

Une deuxième variété locale, par exemple de l’herbe à éléphant, est disposée aux abords de la zone de culture pour au contraire attirer les parasites qui vont s’empresser d’y déposer leurs oeufs. Ceux-ci auront du mal à se développer en raison de la substance collante sécrétée par la plante.

Certes, notre modèle agricole actuel doit changer de fond en comble pour permettre à ces nouvelles pratiques bénéfiques pour l’environnement de se développer. Sur un champ de maïs cultivé suivant le protocole Milpa où maïs, courge et haricots poussent  sur une même parcelle, impossible par exemple de récolter avec une moissonneuse. Les sceptiques concluent qu’il est impossible d’utiliser ces techniques qui nécessitent beaucoup trop de main d’oeuvre, ce qui constituerait un retour en arrière.

Au contraire, c’est en étudiant et adoptant ces techniques que nous pouvons les améliorer et trouver des solutions pour une production à plus grande échelle. Les drones commencent à être utilisés en agriculture, pourquoi ne pas utiliser des robots capables d’effectuer des travaux de précision pour récolter ce type de champs biologiques ?

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